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Mon remède à moi c'est toi (BROCHÉ)

Mon remède à moi c'est toi (BROCHÉ)

Justine, dévouée aux jeunes queer sans abri, ne s’attendait pas à tomber sous le charme de Sienna, star hollywoodienne. Leur amour peut-il survivre à leurs mondes opposés ?

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Description complète

Deux femmes, un film, et un amour qui guérit tout.

Justine Blackburn a dédié sa vie au Refuge Arc-en-ciel, un lieu où les jeunes queer sans abri trouvent enfin un peu de paix et de sécurité. Cependant, lorsque sa vie est adaptée au cinéma, Justine est irrésistiblement attirée par Sienna Bright, l’actrice charismatique qui incarne son ex-compagne.

Tout semble opposer la discrète militante et la star hollywoodienne. Pourtant, derrière les projecteurs et les blessures du passé, naît une connexion profonde. Sauront-elles surmonter leurs peurs et s’offrir une nouvelle chance en amour ?

Laissez-vous transporter par la romance émouvante de Justine et Sienna — une histoire de résilience, de passion et de guérison, où l’amour démontre une fois de plus qu’il peut tout surmonter.

Thèmes et tropes

  • Différence d'âge
  • Fille riche / fille pauvre
  • Les opposés s'attirent
  • Romance avec une star
  • BlissVerse

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Chapitre 1

Justine Blackburn serra la main de son clone de vingt-cinq ans. La poignée de main d’Alexis Dalton était aussi délicate que le bleu de ses yeux. Ce n’était pas tout à fait comme se regarder dans un miroir et se voir soi-même en plus jeune, mais c’était perturbant. En tout cas, rien de ce que Justine avait connu ne pouvait s’y comparer — et elle avait eu quelques expériences dans sa vie. 

Elle se tourna vers Rochelle pour se sentir soutenue en cet étrange moment, mais son amie était en train de vivre exactement la même chose. Cela dit, Rochelle était plus cool avec ce genre de choses. Elle était déjà en train de serrer dans ses bras l’actrice qui devait jouer son rôle. Sienna Bright était plus âgée qu’Alexis, parce que Rochelle avait onze ans de plus que Justine. Sacré délire. 

— Tu es mon portrait craché de l’époque, dit Rochelle à Sienna. 

Oui, c’est ça. Dans ses rêves très déformés, peut-être. Mais Justine se refréna de lever les yeux au ciel. En dépit de tout ce qui les avait conduites ici, c’était un moment très spécial. 

— C’est vraiment un honneur de vous rencontrer, Miss Blackburn, déclara Sienna en tournant son attention vers Justine alors qu’Alexis en faisait de même avec Rochelle. Je le dis du fond du cœur. 

La poignée de main de Sienna Bright était plus ferme que celle de sa co-star, et le regard qu’elle plongea dans les yeux de Justine était tout aussi intense. 

— Merci. 

Justine s’assura de lui rendre sa poignée de main avec la même force, et elle soutint son regard hardi. 

— Le casting a fait un travail incroyable, dit Rochelle. Je n’aurais pas fait mieux moi-même. 

Rochelle avait pris sa retraite en tant que directrice de casting à Hollywood quelques années auparavant. C’était elle qui avait lancé ce projet. Sans elle, elles ne seraient pas en train de saluer ces petites jeunettes qui s’apprêtaient à jouer dans un film sur ce que Justine et Rochelle avaient bâti ensemble.

Justine avait lu plusieurs versions du scénario et trouvait qu’il appuyait trop sur son histoire avec Rochelle, qui s’était terminée il y avait des décennies de cela. Mais elle comprenait qu’une histoire d’amour rendait un film plus intéressant ou, comme Rochelle le disait, « plus regardable ». Il y avait de nombreuses parties de la vie de Justine qui seraient plus difficiles à regarder. 

Toutefois, elle avait insisté auprès de la réalisatrice, Mimi St James, pour que le ton soit léger malgré la gravité du sujet. Et accepter que sa relation — ou sa romance, comme l’avait appelée Mimi — avec Rochelle soit incluse dans le scénario relevait de cela. C’était aussi la vérité. Toutes ces années auparavant, Justine et Rochelle étaient tombées amoureuses. 

Et voilà qu’Alexis Dalton et Sienna Bright allaient rejouer ça sur grand écran. C’était surréaliste d’inviter ces deux jeunes actrices dans leurs vies afin qu’elles puissent apprendre à les connaître pour les besoins du film. 

Les motivations de Justine pour tout ça étaient claires comme de l’eau de roche depuis le tout début. En connaissance de cause, Rochelle lui avait présenté le projet de la seule manière acceptable pour elle. Le film ramènerait une tonne d’argent au refuge, et Justine vivait pour ce refuge. Si elle devait vendre les droits sur sa vie — parce que c’était comme ça qu’on appelait ça dans le « milieu » — pour le financer, alors elle le ferait. Elle ne rajeunissait pas, et le refuge était perpétuellement à court d’argent. De ce point de vue, c’était tout réfléchi. Ce qui était bizarre, en réalité, c’est que quelqu’un veuille réaliser un film sur sa vie. 

Rochelle les fit passer dans son salon et leur offrit à boire. Elle partit s’affairer en cuisine, laissant Justine seule avec Alexis et Sienna. Elle leur fit signe de s’asseoir avant de s’installer dans son fauteuil préféré, chez Rochelle. 

Alors qu’Alexis semblait disparaître dans le canapé, Sienna en occupait métaphoriquement tout l’espace. Le regard de Justine se portait bien davantage sur l’actrice qui jouait son ex que sur celle qui jouait son rôle à elle. Mais peut-être que c’était logique. D’elles deux, c’est toujours Rochelle qui attirait l’attention. En ce sens, le casting avait effectivement mis dans le mille. 

— Et voilà, annonça Rochelle en arrivant avec un plateau, quatre verres et une carafe de thé glacé. 

Sienna proposa aussitôt son aide alors qu’Alexis semblait se renfoncer encore davantage entre les coussins. 

— Ne jouons pas les effarouchées, dit Rochelle une fois toutes servies. C’est à se retourner le cerveau, ce truc. 

Justine aurait pu se passer de cette partie du processus. Elle aurait été parfaitement heureuse de simplement signer les droits sur sa vie et empocher le chèque, merci bien. Mais elle comprenait que, quand des actrices jouaient des personnes réelles, elles puissent vouloir les rencontrer. Passer un peu de temps avec Justine et Rochelle, voir comment elles interagissaient et analyser leurs façons de se mouvoir, les inflexions de leurs voix. Au fond, maintenant qu’elles étaient toutes assises là, c’était assez réjouissant. Même si ce n’était pas le genre de jeunes auxquelles Justine avait l’habitude d’avoir affaire : privilégiées, adorées. Plutôt tout l’inverse. 

— C’est incroyable d’être ici, dit Sienna. 

Elle n’avait pas la voix de son âge. Elle était grave, un peu rocailleuse. 

— On doit vous le dire tout le temps, mais ce que vous avez fait et continuez à faire pour la communauté, toutes les deux, est tellement inspirant. 

Ça commençait déjà à ressembler à un discours de remerciement après avoir reçu un prix. Justine se fichait bien des récompenses, à moins qu’il n’y ait un gros chèque avec. Sans ça, c’était juste une perte de temps et d’énergie. Ce n’était pas une récompense qui donnait un lit à un gamin en difficulté. Justine repoussa cette pensée — peut-être que son cerveau partait dans tous les sens parce qu’elle était plus nerveuse qu’elle ne l’aurait voulu — et se concentra sur ce que Sienna avait vraiment dit. 

— Quand tu dis « communauté », tu considères en faire partie ? demanda-t-elle en fixant l’actrice.

— Bien sûr, répondit Sienna qui soutint son regard. 

Justine avait eu accès à la biographie des deux actrices ainsi qu’à leur filmographie. Elle savait parfaitement que Sienna déclarait être queer et Alexis non, mais elle tâtait un peu le terrain, quitte à faire grincer des dents, parce qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher. Parce que c’était son style. 

Peut-être qu’elle rendait même service à Alexis en lui montrant quel genre de personne elle était — même si la version de Justine qu’Alexis était chargée de jouer était bien différente de la personne qu’elle était aujourd’hui, qui, il fallait l’admettre, se montrait un peu pénible juste parce qu’elle le pouvait. Les gens qui se complaisaient dans leur privilège la rendaient comme ça, mais c’était aussi ce qui entretenait sa flamme, même après toutes ces années. 

— Je ne suis pas queer, dit Alexis d’un ton neutre. On m’a dit que ce ne serait pas un problème. 

— Ça ne l’est pas, dit Rochelle en jetant un regard à Justine. Nous avons vu ton travail et il parle de lui-même. 

Rochelle parlait souvent en leur nom à toutes les deux, généralement pour donner un meilleur rôle à Justine, alors ça ne la dérangeait pas trop. Justine n’avait pas vraiment le temps de regarder des films — elle avait à peine le temps pour cette entrevue — et elle n’avait vu aucun film des deux actrices. 

Elle sourit néanmoins à Alexis. 

— Effectivement. 

Justine prit une gorgée de son thé glacé et observa la jeune actrice par-dessus le rebord de son verre. La ressemblance physique était bien là, même si Alexis était nettement plus apprêtée que Justine ne l’avait jamais été, surtout à vingt-cinq ans. 

Et puis, pour la première fois, Alexis sourit de toutes ses dents et planta son regard dans celui de Justine, comme pour lui dire tu vas voir ce que tu vas voir, et Justine eut un aperçu de ce feu implacable qui brûlait en elle, comme une fièvre impossible à éteindre. 


* * *


Sienna était heureuse d’interpréter Rochelle et non Justine — enfin, ce n’était pas comme si elle avait pu jouer une blonde aux yeux bleus. Mais si Rochelle était bienveillante, ouverte, et qu’il était facile de lui parler, Justine était nettement plus difficile à percer. Elle n’était pas exactement froide, mais Sienna se doutait, vu ce que chacune projetait, que Rochelle était bien plus investie dans ce projet. Même si, d’un point de vue purement professionnel, essayer de rentrer dans la tête de quelqu’un comme Justine aurait été un challenge délicieux. 

Elle se concentra sur Rochelle à la place, ses grands gestes quand elle parlait — c’était à l’évidence une femme qui aimait s’écouter parler — et son visage chaleureux quand elle souriait. Rochelle était instantanément sympathique, le genre de personnes qui emplissait aussitôt l’espace qu’elle occupait. Mais c’était Justine le cœur du film, et, en dépit de son attitude distante, Sienna avait un immense respect pour ce qu’elle avait accompli. 

Même si, pour avoir lu le script de Gimme Shelter — elle l’avait travaillé et le connaissait déjà par cœur — elle savait que Rochelle avait joué un rôle essentiel pour faire de leur projet de refuge pour gamins LGBTQI+ sans-abri une réalité. Le rôle de Sienna dans le film était sans doute secondaire — Alexis en était la star incontestée — mais il restait important. 

— Comment tu te sens à l’idée que Nora Levine joue ta mère ? demanda Sienna à Justine quand Rochelle s’arrêta de parler trente secondes. 

— Je ne suis pas sûre de ressentir quoi que ce soit à ce sujet, répondit Justine, le visage aussi neutre qu’une feuille blanche. 

Sienna pouffa de rire malgré elle. Elle n’était pas possible, cette femme. 

— Désolée, dit Justine. 

Ses épaules se relâchèrent et elle se redressa. 

— Je ne voulais pas être cassante. Tout ça est juste trop bizarre. Je veux dire, un film sur ma vie ? Enfin, une période très particulière de ma vie. 

Elle s’interrompit et, sans doute parce que c’était la première fois de l’après-midi qu’elle prononçait plus de quelques phrases à la suite, tout le monde attendit qu’elle reprenne. 

— J’ai un grand respect pour Nora Levine et son soutien au Centre LGBT. Et je suppose que tout projet où elle appose son nom générera davantage de buzz. Si le buzz en question rapporte plus d’argent, c’est doublement positif. 

Rochelle se racla la gorge. 

— Ce que Justine essaie de dire, c’est… 

Justine l’interrompit. 

— Tu n’as pas besoin de jouer les porte-parole pour moi, Roche. Et puis, ces filles sont là pour voir à quoi l’on ressemble. Ce serait nul de faire semblant d’être quelqu’un que je ne suis pas. Ça ne serait pas leur rendre service. 

— J’ai trente-six ans, intervint Sienna. Je ne suis pas franchement une fille. 

— Mesdames, se corrigea Justine, il faut que vous sachiez qu’à la différence de mon amie ici présente, je ne viens pas d’Hollywood, moi. Les sourires faux et le bla-bla trop enthousiaste, c’est pas ça qui va me convaincre. Pour être tout à fait franche, je ne vais jamais au cinéma. Je vous donnerai accès à moi et ma vie pour quelques jours, parce que, bien sûr, je veux que ce projet fonctionne, mais je suis moi. Je dis les choses telles qu’elles sont. Je n’édulcore pas la réalité et j’essaie d’éviter de perdre mon temps avec des semi-vérités. 

— Ça te dérange si je prends quelques notes ? demanda Alexis. C’est vraiment top d’avoir ça pour mon jeu. 

Quand Alexis Dalton avait été pressentie pour le rôle de Justine Blackburn, Sienna avait eu quelques doutes, mais elle commençait à voir que ce n’était pas juste une question de ressemblance physique. 

La question fit rire Justine. 

— Tu sais quoi ? dit-elle. Je crois que tu me plais bien. 

— Comme tu peux l’imaginer, dit-elle tout en écrivant, maintenant qu’on a brisé la glace, j’ai plein d’autres questions. 

— J’en suis sûre. 

Un petit sourire était apparu sur les lèvres de Justine. 

Sienna absorbait la scène. Alexis avait raison. Avoir accès aux personnes qu’elles allaient jouer était une ressource en or pour elles en tant qu’actrices — même si ça leur mettait davantage de pression pour bien les représenter. Sienna n’avait joué que des personnages fictifs jusqu’ici et son père, qui s’y connaissait un peu en la matière, lui avait déconseillé de passer l’audition parce qu’il était bien placé pour savoir que jouer le rôle de quelqu’un de réel pouvait bouleverser une carrière. Mais son père avait aussi trois Oscars sur une étagère. 

Sienna recherchait les conseils de son père en matière de performance parce qu’elle était bien placée, de son côté, pour savoir que c’était là son seul domaine d’expertise. Pourtant, elle ne l’avait pas écouté pour ce film. Le script de Charlie Cross était trop séduisant et elle ne pouvait pas laisser passer l’occasion de raconter une histoire importante sur de vraies lesbiennes. Faire partie de ce film avait pour Sienna une signification personnelle que son père ne pouvait sans doute pas comprendre. 

— Je suis aussi là pour toutes tes questions, dit Rochelle 

— Tu te souviens de ta première rencontre avec Justine ? demanda Sienna. 

— Comment je pourrais l’oublier, répondit Rochelle, dont le sourire s’élargit. Même si ce n’était pas vraiment le coup de foudre.

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