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Sous nos Étoiles (BROCHÉ)

Sous nos Étoiles (BROCHÉ)

Charlie Cross, le coeur en miettes, jure de ne plus jamais sortir avec une femme qui n'est pas entièrement lesbienne. Mais lorsqu'elle rencontre Ava Castaneda, une séduisante présentatrice bisexuelle, Charlie devra reconsidérer ses certitudes et peut-être trouver l'amour véritable au cœur d'Hollywood.

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Description complète

L'amour peut-il se mesurer en pourcentages ?

Suite au départ de sa compagne pour un homme, Charlie Cross, romancière au cœur brisé, troque New York pour Los Angeles pour travailler sur une adaptation télévisée de ses ouvrages.

Elle se promet de ne plus jamais sortir avec une femme qui n'est pas cent pour cent certaine d'être lesbienne.

Cependant, séduite par la sublime Ava Castaneda, une présentatrice bisexuelle d'émissions culinaires et objet de ses fantasmes depuis toujours, Charlie est amenée à reconsidérer ses principes sur l'amour en pourcentage. Car après tout, l'amour véritable pourrait bien être en jeu.

Sous nos Étoiles est un conte de fées lesbien contemporain, léger et pétillant, ancré dans l'univers glamour d'Hollywood.

Thèmes et tropes

  • Romance avec une célébrité
  • Les opposés s'attirent
  • BlissVerse

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Chapitre 1

— Tu es la star de la ville, ma chérie, déclara Nick. Toutes les femmes présentes ce soir veulent un bout de toi. 

Charlie leva les yeux au ciel. 

— On n’est pas au bon endroit. Ce n’est pas le Lux ici. 

Elle avait voulu aller à sa boîte lesbienne préférée mais s’était vu opposer un refus catégorique en faveur de l’endroit le plus à la mode et le plus en vue du moment. 

— La prochaine fois, c’est promis, lui dit Nick en sirotant son Cosmopolitan. C’est ici que tout se passe en ce moment. 

Charlie secoua la tête. Elle faisait de son mieux pour ne pas se montrer négative, Nick ne cessait de la réprimander à ce sujet, et pour se laisser aller, là aussi un conseil de Nick. Charlie était persuadée que quelques heures au Lux l’aideraient dans sa tâche mais elle n’aurait su l’expliquer. Nick traînait des pieds pour y aller. Peut-être parce qu’il était gay. Mais elle ne parvenait pas à comprendre pourquoi c’était un problème pour lui. Il était heureux dans son mariage avec un homme qui, objectivement, était bien trop sexy pour lui. 

— Je ne comprends même pas pourquoi ça te pose un problème, soupira-t-elle. 

— On est à Los Angeles, ma chère. Les choses sont différentes par ici. 

Il ne la regardait pas vraiment, son regard semblait fixé sur quelque chose situé derrière elle. Il lui toucha le bras. 

— Bon, ne te retourne pas mais…

Charlie l’interrompit en suivant des yeux son regard et se retrouva à regarder bien en face le visage d’une femme typique de LA. Elle avait vraiment l’impression que les femmes sur la côte Ouest étaient une espèce différente de toutes les femmes qu’elle avait l’habitude de fréquenter. 

— Tsss, tu as tout gâché. Elle te regardait. 

Il fit de grands gestes avec ses mains. 

— Tu parles de te la jouer cool. 

Nick lui-même était l’une des personnes les moins cool de tout West Hollywood. 

— Tu ne devrais plus savoir faire, répliqua Charlie. Je te rappelle que tu as passé la bague au doigt de l’un des hommes les plus sublimes de Los Angeles. 

Charlie non plus ne savait plus vraiment faire, mais elle était convaincue que ce n’était pas sur le rooftop de ce nouvel hôtel super trendy qu’elle allait trouver ce qu’elle cherchait. Il y avait quand même une cage en verre au niveau de la réception avec une mannequin coincée à l’intérieur ! Charlie partait du principe que cette femme y était entrée de son plein gré, mais quand même. 

— Vous êtes bien Nick Kent ? 

Une voix suraigüe vrilla les tympans de Charlie. 

— C’est bien vous ! Je peux faire une photo ? 

Lorsqu’elle apparut dans le champ de vision de Charlie, elle se rendit compte que c’était la femme que Nick lui avait indiquée quelques instants plus tôt. Elle ne la regardait pas elle, contrairement à ce que Nick pensait, mais lui. Charlie avait hâte de lui jeter cette information à la figure. 

— En chair et en os, lui répondit-il avec un large sourire. 

Nick était l’un des personnages principaux d’une sitcom très en vogue et il était donc impératif qu’il se montre souriant et agréable à chaque fois qu’il rencontrait des fans. 

— Mon amie va prendre la photo, dit-il en faisant un clin d’œil à Charlie. 

La jeune femme tendit son téléphone à Charlie et ne se préoccupa plus d’elle. Charlie se saisit de l’appareil, plus déterminée que jamais à s’échapper de cet endroit avec Nick. Il avait eu sa dose de fans féminines ; on l’avait repéré et on était venu lui parler dans le nouveau bar branché. Il pouvait désormais faire plaisir à son amie lesbienne pour le reste de la soirée. 

Charlie fit son devoir et prit une photo de Nick et de la jeune femme prenant la pose quasi obligatoire d’une duck face. Cela faisait six mois que Charlie vivait à Los Angeles mais il y avait encore beaucoup de choses auxquelles elle devait s’habituer. 

— Merci beaucoup, dit la jeune femme encore émerveillée de sa rencontre avec Nick. Je vous adore dans Laughing Matters. Vous êtes mon personnage préféré, et de loin. 

— Merci, répondit Nick en penchant la tête. Je ne le dirai pas aux autres. 

La jeune femme mit quelques secondes avant de retourner vers son groupe. 

Charlie haussa les sourcils espérant communiquer un Je te l’avais bien dit silencieux. 

— Oui, d’accord, tu avais raison et j’avais tort, dit-il les mains grandes ouvertes comme pour s’excuser. Ma punition sera d’aller au Lux avec toi. Il y a trop de touristes ici qui ne savent pas comment se comporter avec des gens comme moi. 

Il laissa échapper un petit rire, conscient de ce qu’il venait de dire. Et c’était là l’une des raisons pour lesquelles ils s’entendaient si bien. Il savait se moquer de lui-même mieux que personne. Et leur histoire remontait à plusieurs années, à New York. Elle l’avait rencontré à la même époque que Jo. 

— Tu es une star, déclara Charlie calmement. 

— Dis-moi quelque chose que j’ignore, répondit Nick en se levant. 

* * *

— On dirait une personne différente quand tu es ici, Charlie. Relax ! 

Charlie trouvait pourtant cela difficile de se détendre avec une dizaine de femmes qui l’observaient, leurs regards comme des lasers derrière elle et sur le côté. 

— Il me faut plus d’alcool, répondit-elle en cherchant un serveur des yeux. 

— Euh, tu sais bien que le service est au bar. 

— Vas-y, toi. 

C’était trop lui demander que de traverser la foule de femmes sur son chemin pour accéder au bar. Pas parce qu’elles n’étaient pas séduisantes ou qu’elles étaient trop LA pour elle. Mais elle était intimidée. Ce mot résumait plutôt bien les six derniers mois de sa vie. Los Angeles était trop brillante, ses habitants trop centrés sur leur apparence. Chaque chose, chaque personne était polie et élégante ici. À l’époque où elle n’était encore qu’une romancière anonyme à New York, Charlie ne s’était jamais sentie pas à sa place à ce point. 

— Ah non, j’ai déjà payé la première tournée, lui répondit Nick avec un petit sourire suffisant. Et c’est toi qui as voulu venir ici. Ne me dis pas que tu es une telle poule mouillée que tu ne veux pas aller commander. 

Il haussa les épaules nonchalamment et poursuivit : 

— Ce serait effectivement terrible que tu doives parler à une lesbienne en chemin. Pour quelqu’un qui a tes rêves, cet endroit doit représenter tout ce que tu as toujours voulu. 

Il se pencha vers elle. 

— Cet endroit est cent pour cent lesbien, Charlotte, ma chérie. Ce sont tes mots. C’est quoi le problème ? Cet endroit regorge du genre de femmes que tu recherches. 

— Va te faire voir, Nick Kent, répliqua Charlie, à court d’idées. Tu veux la même chose ? 

— Oui, merci, répondit-il en finissant son Cosmopolitan en une gorgée avant de s’adosser contre sa chaise avec l’attitude de quelqu’un qui attend qu’on le serve. 

Charlie avait envie de lui dire Plus personne ne boit de Cosmo mais ce serait méchant. Nick ne méritait pas ça. En plus il pourrait prendre son commentaire trop au sérieux. 

Charlie se fraya donc un chemin jusqu’au bar. La terre ne trembla pas et elle ne fut pas attaquée par une meute de lesbiennes californiennes apprêtées. Les clientes autour du bar lui laissèrent même la place pour qu’elle puisse s’adresser à la personne derrière le bar. En plus du cocktail assez girly de Nick, elle commanda une margarita pour elle-même, un cocktail populaire qui ne serait jamais démodé pour elle. 

— C’est bien vous qui êtes avec Nick Kent, non ? l’interrogea un homme à la calvitie naissante. 

Charlie se dit que c’était bien sa chance d’être abordée par le seul autre homme présent dans le bar. 

— Non, juste quelqu’un qui lui ressemble, répondit-elle, consciente que c’était peine perdue tant Nick était reconnaissable avec sa barbe rousse. Elle était habituée désormais à ce que les gens reconnaissent Nick lorsqu’ils sortaient mais elle ne s’était pas attendue à ce que ce soit le cas au Lux. Les clientes y étaient trop cool pour s’en soucier. Charlie sourit donc à l’homme pour lui signifier qu’elle plaisantait. 

— Je ne veux pas le déranger, expliqua-t-il, mais je me posais juste la question. 

— Bien sûr. 

Charlie observa avec attention la barmaid. Elle portait un débardeur noir moulant qui dévoilait un tatouage élaboré qui serpentait le long de son bras pour s’enrouler autour de son épaule. Probablement cent pour cent lesbienne, conclut-elle. 

— Et vous êtes…, reprit l’homme en marquant une pause pour réfléchir, cette scénariste super à la mode qui travaille sur cette nouvelle série dont tout le monde parle ?

Charlie eut un petit rire. Elle était simplement une scénariste. LA débordait de gens comme elle, anonymes mais presque célèbres. Oui, les droits de sa série de romans Underground avaient causé une guerre entre les studios deux années auparavant et son visage s’était retrouvé dans quelques magazines depuis. Mais ça ne voulait pas dire grand-chose dans une ville où tout le monde était quelqu’un

— Je ne dirais pas que tout le monde parle de moi, répliqua Charlie. 

— J’ai tellement hâte que cette série soit diffusée, lui répondit l’homme, enthousiaste. 

— Et voilà pour vous, annonça la barmaid en posant deux cocktails sur le bar. Ça fera trente dollars. 

Charlie sortit quelques billets de son portefeuille, s’empara des deux verres, adressa un petit sourire d’excuse à l’homme et rejoignit Nick. 

— Bonne soirée, l’entendit-elle lui souhaiter dans son dos. 

— Au moins j’ai rencontré un homme cent pour cent gay, déclara-t-elle en posant leurs verres sur la table. Il y a du progrès, non ? 

— Oui j’ai vu, répondit Nick en riant doucement. Que veux-tu que je te dise, Charlie ? Les gays t’adorent. C’est ton côté androgyne je pense. 

Charlie prit de grandes gorgées de sa margarita et regarda autour d’elle. Encore quelques verres et elle se verrait avec n’importe qui. Ses rêveries furent interrompues par la sonnerie du téléphone de Nick qui signalait un message. Lorsque le mari de Nick, Jason, était en déplacement, ils avaient l’habitude d’échanger des messages comme deux collégiens. 

— Quel genre de mots doux Jason te chuchote-t-il dans ton téléphone, Nickie ? 

— Ce n’est pas Jason, répondit Nick avec une expression moins joueuse que d’habitude. 

— Ah, fit Charlie qui ne savait pas si elle devait enquêter plus avant. 

— C’est Jo. 

— Ah, répéta Charlie mais d’un ton complètement différent. Elle veut quoi cette pétasse ? 

Ses mots étaient un peu trop forts mais l’alcool faisait son œuvre et après tout, Jo l’avait traitée d’une manière qui permettait à Charlie de se montrer dure avec elle. 

— Elle me demande comment tu vas puisque tu ne réponds à aucun de ses mails ou de ses SMS, répliqua-t-il en la regardant d’un air déçu. Elle s’inquiète pour toi. 

— Eh bien dis-lui que je suis dans un bar lesbien entourée de femmes qui sont complètement sûres d’elles et de leur sexualité et qui ne vont pas se jeter dans les bras d’un homme au moindre souci. 

— Allez, allez, dit Nick, tâchons au moins d’être justes. 

— S’il te plaît, ne choisis pas son camp encore une fois, Nick. Elle m’a quittée pour un homme. C’est moi qui mérite ton empathie. 

— Ma chérie, je t’ai manifesté toute mon empathie. Je t’ai accueillie à bras ouverts dans ma ville adoptive. Je t’ai baladée partout. Je t’ai évité cette profonde solitude. En gros, me voici devenu ton meilleur ami, nul besoin de me faire la leçon sur l’empathie. 

Charlie, enhardie par l’alcool, répliqua : 

— Aujourd’hui, elle partage son lit avec Christian Robson. 

Apparemment trois margaritas n’étaient pas suffisantes pour apaiser la peine de Charlie, car prononcer ces paroles lui transpercèrent le cœur, comme si Jo l’avait quittée la semaine précédente et non plusieurs mois auparavant comme c’était vraiment le cas. 

— C’est un fait, acquiesça Nick, mais toi et moi savons tous les deux, car nous sommes des adultes raisonnables, qu’il y a toujours deux sons de cloche à une histoire. 

— Allez, arrête de te faire l’avocat du diable. 

Charlie sentit une boule se former dans son ventre, ce poids qu’elle avait tenté de fuir en s’installant sur la côte Ouest et en acceptant cette proposition de scénariste à Hollywood pour travailler sur l’adaptation télé de ses romans les plus vendus. Quelque chose qu’elle n’aurait jamais fait si Jo ne l’avait pas quittée. 

— Ça fait presque un an, Charlie. Il est temps de passer à autre chose et d’oublier ta rancœur. Tu te fais du mal, à toi. Jo veut simplement savoir si tu t’acclimates à la ville et si tout va bien pour toi. 

Charlie poussa son verre de margarita à demi-plein vers le côté. Elle avait assez bu. 

— Ce n’était pas du tout ainsi que ça devait se passer, Nickie. Moi, seule dans cette ville de faux-semblants et de presque célèbres. Nous avions une belle vie à New York. 

Jusqu’à ce que Jo gâche tout. 

— Moi aussi j’ai déménagé ici, ma belle. Je sais mieux que quiconque à quel point la transition peut être difficile. Mais tu m’as moi. Tu n’es pas toute seule. Et tu travailles sur la série la plus excitante qu’Hollywood ait vue depuis des dizaines d’années. 

Apparemment, Nick n’en avait pas fini avec son cosmo ni avec son discours. 

— Et s’appesantir sur son sort, c’est tellement peu glamour, conclut-il. 

— C’est facile à dire pour toi. Tu as Jason. Des millions de gens t’adorent. Tu es même ami avec Ava Castaneda bon sang. 

Ava Castaneda était cette déesse qui présentait l’émission de cuisine très populaire Knives Out et cela faisait des années que Charlie avait le béguin pour elle. 

— Je me demandais à quel moment tu allais parler d’Ava aujourd’hui, répliqua Nick dans un immense sourire. Je pourrais te la présenter, tu sais ? Ça te mettrait peut-être du baume au cœur. 

Charlie fit un geste de la main comme pour lui signifier son congé. 

— Pardon d’être de si mauvaise compagnie. Entendre parler de Jo me met de mauvaise humeur. 

— Je sais, mais regarde autour de toi. Tu ne peux pas me dire que personne ne pourrait t’intéresser ici simplement parce que ton ex-petite amie et toi avez rompu il y a neuf mois. Je déclare la période de deuil officiellement terminée. 

Charlie n’était pas convaincue que son deuil de Jo Cook se termine un jour. Elle n’était peut-être pas la personne la plus facile à vivre mais Jo était restée avec elle pendant sept ans, donnant ainsi à Charlie l’impression qu’elle n’était finalement pas si mal, pour en fin de compte la quitter au moment où Charlie s’y était le moins attendue. Et pour un homme. Elle avait beau essayer, Charlie n’arrivait pas à s’en remettre. 

— J’ai trop bu, Nickie, déclara Charlie, je crois que je vais y aller. 

— Mais vous, les lesbiennes, êtes censées bien mieux tenir l’alcool que nous. 

Nick vida son verre d’une traite puis s’empara du verre de Charlie avant de poursuivre. 

— Tu es vraiment une petite nature, Char. Je pensais t’avoir mieux habituée que ça. 

Il finit la margarita de Charlie et lui dit : 

— Allez, viens. Je te raccompagne chez toi. 

Chez moi, se dit Charlie, là où personne ne m’attend. Elle acquiesça et suivit Nick hors du bar.

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Mireille Lavoie

Merveilleuse histoire